Magne86

Église

Saint-Médard

Classée monument historique en 1952, l'église Saint-Médard a été construite au XVIIe siècle dans un style gothique flamboyant et Renaissance

L’église Saint-Médard de Magné a eu une histoire très mouvementée. Il existait une petite église, datant de la fin du XIIe siècle, ou début du XIIIe.

Jehan Bellaudeau, curé de Magné fit construire dans cette église une chapelle dont la voûte était à croisée d’ogives. Cette chapelle communiquait avec la nef par une porte fermée par une grille. On y accédait en descendant trois marches. Elle fut terminée en 1560. Elle était énorme par rapport au reste de l’église.

On suppose que la famille Bellaudeau fut enterrée ici car le curé créa une fondation de prières pour le repos de l’âme de ses parents défunts. « Le curé de la paroisse célèbrera à jamais à chant et haute voix chacun dimanche de l’an et chascune feste de Notre-Dame, a l’heure accoutumée de Vespres, une prière pour le salut et l’âme de feu vénérable Bellaudeau et

pour ses père et mère et tous ses parents trépassés, le tout suivant la fondation dudit feu Bellaudeau ». Elle dura jusqu’à la Révolution.
Pour doter cette fondation, le curé donna à la cure de Magné ses « propriétés de la Cherprée (maison, grange, terres, vignes…) et le fief et seigneurie des Sables, près de Poitiers ».

En 1569, les Protestants, qui assiégeaient Poitiers, brûlèrent l’église. Jusqu’en 1661, on célébra le culte dans cette église en ruine en se servant de la chapelle Bellaudeau comme chœur (la chapelle avait été très peu touchée par l’incendie). C’est alors que le curé Jean Bousseau décida de faire bâtir une nouvelle église qui aurait cette chapelle comme chœur. Elle serait donc perpendiculaire à l’ancienne et aurait une voûte en berceau de plein cintre.

Jacques Aymé, maître-tailleur de pierres à Gençay, se chargerait du travail et devrait se servir au maximum des matériaux récupérables de l’ancienne église, y compris ceux des fondations. Une description très précise des travaux nous apprend que le bénitier actuel et les fonds baptismaux datent de l’ancienne église, de même que certaines têtes de chapiteaux visibles sur les murs extérieurs. Cette nouvelle église a coûté deux-cents-quatre-vingt-dix livres et une barrique de vin. Bousseau devra aussi fournir « coyte de lit et le challit » pour coucher les ouvriers lorsqu’ils travailleront à ladite besogne.

L’église fut construite au niveau de la place sur laquelle se trouve la porte principale de l’église. Comme il fallait que le chœur soit plus haut que la nef, on suréleva la chapelle Bellaudeau de deux mètres. Puis les chapelles latérales furent construites pour la somme de trois-cents livres. En juin 1664, tout était terminé.

Jean Bousseau avait fait construire à ses frais en 1649 une nouvelle cure, récemment désaffectée. La ferme y attenant, avec ses terres, était comprise dans ladite cure. L’ancienne se trouvait en face la sortie actuelle de la chapelle seigneuriale. Au dessus de l’ancien portail d’entrée, à côté du parc floral, une ferronnerie représentant un ciboire avec une hostie est toujours visible.  L’église a peu changé depuis Jean Bousseau.

La chapelle de la Vierge fut confiée aux Seigneurs du Vergnay, qui y sont enterrés. Une statue de bois polychrome du XVIe siècle orne la Chapelle Saint Jean-Baptiste. Le vitrail contient deux médaillons de la même époque, représentant le martyr de Saint Sébastien, don de la famille Clémot.

Dans la chapelle de la Roche, des boiseries de chêne recouvrent les murs et accompagnent le banc des châtelains. Au dessus de l’autel, trois toiles, dont deux signées Lefort datent de 1760. Au XVIIIe siècle, le Marquis Créquy fit creuser un caveau qui s’étend sous une partie de chœur. On y accède par un escalier de pierre fermé par une dalle. Il y fut inhumé le 12 septembre 1711. En 1837, la famille Clémot fait don à la commune de la Cure et du jardin y attenant.

À remarquer, enfin, le coq, qui a deux pattes, ce qui est rarissime pour un coq de clocher. Il a succédé, voici près d’un siècle à un drapeau tricolore. Ce coq est actuellement sur un bâtiment communal (la Maison d’Arboval) face à l’église.

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